75 km en 4 h : nous arrivons au village de Amsouzart par un long chemin de goudron-terre sur lequel JP a un peu souffert (mais résiste) et Evelyne aussi qui a serré les fesses à chaque bosse. Le lendemain, départ de la rando dès potron-minet pour une ascension de 6 km et 500m de dénivelé, au début sous le soleil et vers la fin un vent froid de face et très puissant. Après 3 heures de marche, nous découvrîmes l’étonnant Lac d’Ifni, juché à 2295 mètres d’altitude, à 70km au sud de Marrakech, au beau milieu du parc national (38.000 ha) du Toubkal (du nom du fameux mont le plus haut de l’Atlas à 4167 m). Il y fait tellement venteux à décorner les bœufs et tellement froid à faire pointer … que nous décidâmes, après avoir engloutit notre pique-nique dans la cabane du garde, de redescendre aussitôt vers notre campement. « Tout ça pour ça » dira Clément un peu déçu du spectacle. Evelyne aura tout de même bravé l’interdit en descendant vers la berge du lac, malgré les injonctions du garde.

La descente est évidemment plus rapide que la montée, nous redécouvrons les artisans le long du chemin en traversant les villages et sommes encore étonnés de voir à quel point leur boulot est difficile puisque tout se fait à la main : prenons en exemple ces maçons mélangeant le béton à même le sol, à la pelle, et en le montant au deuxième étage du bâtiment dans des seaux qui seront versés dans le coffrage des poutres porteuses et évidemment sans échafaudage et sécurité. Autre exemple, le chargement d’un semi-remorque de sac de blé de 50kg, tout à la main, rien sur palette et encore moins de clark.

La route et les cultures ont subi d’énormes dommages durant les crues de 2019 et sont en cours de réparation mais ici tout est lent puisqu’encore une fois, tout est fait à la main.

Dès notre arrivée au campement, Clément et Mathis repartent illico jouer ("même pas mal aux jambes" dira Dominique) avec les enfants du village à « dis-moi ton nom » qui se décline en « gendarmes et voleurs ».

C’aura été une très belle escale, entre cultures verdoyantes et montagnes enneigées, agrémentée de routes sinueuses, de passages à gué, du récolteur de lait qui s’arrête devant chaque maison pour acheter les quelques litres tous frais des biquettes.