Sur la route de Zagora à Bou Thrarar, nous nous arrêtons chez Ahmid (Tizi n’Tazert), notre guide lors du trail dans le Jbel Sahro, il nous offre le thé, la famille est très heureuse de nous revoir, ils ont tous un grand sourire. Dominique demande des nouvelles du tapis que tissait l’épouse il y a un mois, il nous le présente terminé, MAGNIFIQUE en pure laine de mouton (et l’odeur qui va avec), il nous le propose à 50€ … nous acceptons de suite (et dire que les magasins « à touristes de la ville » le proposent à 500€). Nous ne pouvons rester plus longtemps, Ahmid est triste, nous repasserons dans une semaine.

Avant de remonter en altitude dans la vallée des roses où il y fait certainement plus froid, nous bivouaquerons au village de Kalaat Mgouna (1450m). En cherchant l’endroit indiqué sur Park4night, nous rencontrons Lhacen qui nous invite à nous installer devant sa maison. Il nous offre le thé en nous expliquant qu’il est le directeur de l’école du village de Bou Thrarar (où nous voulons justement randonner le lendemain … coïncidence).

D’emblée il prévient Bassou que nous serons chez lui demain à midi pour le tajine, il nous expliquera la rando dans les gorges en suivant l’oued en légère crue suite aux récentes chutes de neige sur la montagne M’Goun et il nous autorisera à installer JP sur le parking de son auberge.

Ensuite, il contacte « le Caïd » (le préfet de la région) en lui demandant comment faire pour que nous puissions être vaccinés « covid 19 », son frère viendra nous déposer le petit déjeuner demain matin (œuf dur, pain, huile, dates, thé), les enfants iront nourrir les animaux avec son neveu, et le surlendemain ils assisteront une matinée à l’école avec une gentille institutrice qui les fera participer au projet « bricolage » de la classe en fabriquant un filtre à eau (tissu, laine de mouton, gravier, charbon, laine de mouton , etc …)

INCROYABLE MAIS VRAI, en même pas 2 heures tout était ficelé, organisé, avec l’hospitalité marocaine. Il nous offre sa maison pour la nuit, les garçons dormiront confortablement sur les 42 coussins du salon (après une bataille en règle), Dominique et Evelyne préfèrent rester dans JP … et comme dans un conte de fée, après une super nuit de sommeil, toutes les promesses de Lhacen furent réalisées … et une de plus quand il nous propose de l’accompagner en montagne y déposer des vêtements pour les nomades. Après 30 minutes de piste en voiture, nous découvrons les habitations troglodytes dans lesquelles ils vivent, mais ils sont absents. A pieds, nous prenons la direction de la gorge durant 1 heure. En chemin nous rencontrons des hommes afférés à couper du bois à la hache pour en faire du feu et le recouvrir rapidement afin qu’il se transforme en charbon de bois qui sera vendu aux restaurants de la vallée. Enfin, nous découvrons un magnifique petit village dont la particularité est qu’un guide de renommée y a offert l’argent nécessaire pour la construction d’une école, et que le gouvernement y a placé un instituteur. Un nomade nous accompagnera au retour avec sa mule jusqu’à la voiture pour reprendre tous les colis. Lhacen organisera également l’accueil des enfants nomades dans son école de la vallée durant les prochaines vacances. (un très bel élan de solidarité). Nous offrons quelques livres à l’école.

Nous avions prévu deux jours dans la vallée des Roses, nous y resterons le double de temps pour profiter de la gentillesse de la famille de Elhoussine (le chef du village) à l’auberge « Tamaloute » : 15 membres de la famille y vivent et y travaillent pour gérer les 23 chambres et 6 dortoirs, 50 moutons, 3 vaches, 2 mules, 30 poules et 1 dinde. « Ce n’est qu’un au revoir » autour d’une délicieuse soupe d’orge et d’un couscous, la vallée des Roses nous semble encore plus belle que les précédentes contrées traversées.